Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Belle Verte
La Belle Verte
Archives
5 décembre 2007

La tradition du gui

visium_album_le_gui

Bois de Sainte-Croix, Verquet, Blondeau, Bouchon, Vert de pommier

Samedi dernier ma mère me donna une petite botte de gui attachée par un joli ruban en me disant qu'il faut suspendre du gui le premier dimanche de l'Avent, cela porte bonheur.

Nous avions en effet tous les ans du gui accroché a la porte d'entrée ou suspendu au luminaire à coté de cette dernière.

Intriguée je me suis donc mise a rechercher d'ou venait cette tradition qui veut que l'on suspende du gui le premier dimanche de l'Avent.... Je n'ai rien trouvé de bien précis juste qu'il faut pour nouvel an accroché du gui sous lequel il faut s'embrasser aux 12 coups de minuit pour porter chance, gui qui doit etre récolté avant le 25 décembre. Il faut également brûler le gui de l'an passé pour faire place a l'an neuf.

Le gui a la particularité de ne pas toucher terre. Il vous faudra donc lever la tête pour l’apercevoir dans gui_dans_arbres_sans_feuilles_jouy_aux_archescertains fruitiers, mais aussi au faîte du peuplier, des aubépines, du sapin, du hêtre et bien sûr, du chêne. La propagation de cette plante considérée par les forestiers comme un véritable fléau est due le plus souvent aux grives et aux fauvettes à béret qui en sont friandes et qui, après digestion, répandent les graines d’arbres en arbres. Nous avons donc là un parasite ou plus exactement un hémiparasite car il produit sa chlorophylle et ses propres sucres. Mais tout de même, ça vous fatigue un arbre ! Dès que la température extérieure atteint 10°, la graine germe et se colle à l’arbre. La plante peut alors se développer grâce à son suçoir qui traverse l’écorce et atteint la sève dont elle se nourrit. Ses fruits sont ronds, blancs et visqueux, d’où son nom latin Viscum album.

Le gui est une plante traditionnelle de la saison d’hiver. Suspendu aux lustres ou au-dessus d'une porte, le gui fait partie de l'ornementation domestique des fêtes de fin d’année. A Noël, et particulièrement le Jour de l'an, à minuit précisément, la tradition veut que l'on s'embrasse sous une branche de gui, symbole de prospérité et de longue vie. Dans nos régions, le gui est symbole de l'immortalité - peut-être parce qu'il reste vert.

unbenanntLa coutume du gui tire son origine dans les rituels et croyances des peuples celtes. C’est la sixième nuit du solstice d’hiver, la première de l’année celtique, la « nuit mère ». Un druide vêtu de blanc s’enfonce dans la forêt pour y cueillir le gui sacré du chêne avec une serpe d’or. Il le reçoit dans un drap de lin d’une blancheur immaculée (car il ne doit pas toucher le sol afin de conserver ses pouvoirs) tout en prophétisant « O Ghel an Heu » - traduisez « Que le blé germe ». Quelque peu déformée, cette expression aujourd’hui désuète s’était déjà transformée au Moyen âge en « Au gui l’an neuf ». Les gaulois qui, comme chacun sait, ne craignaient qu’une seule chose, c’est que le ciel leur tombe sur la tête, attribuaient donc à cette plante, outre ses vertus médicinales, des pouvoirs magiques. Le gui chassait les mauvais esprits, purifiait les âmes, neutralisait les poisons et assurait la fécondité des troupeaux.

Autre lieu, autre légende, en Scandinavie cette fois. Le démon Loki, par jalousie, tua le dieu soleil Baldut gui1(ou Balder) lui décochant une flèche empoisonnée avec du gui. Preyla, déesse de l’amour, implora les dieux de redonner vie à Baldut, promettant alors d’embrasser quiconque passerait sous le gui. Evidemment, Baldut ressuscita. De cette légende naquit la coutume du baiser sous le gui, dès lors symbole de l’amour et du pardon. Notons au passage que Wagner aurait trouvé là une source d’inspiration pour sa célèbre « tétralogie ».

On peut préférer cette version, galloise : Les trois filles du roi Gwydyr, étant promises à trois chevaliers en partance pour la guerre, se retrouvèrent sous un vieux chêne pour échanger des gages d’amour. Chacune des filles du roi enleva la plume de paon qui ornait sa chevelure et l'offrit à son fiancé. "Encore" déclarèrent tendrement ceux-ci. Alors chacune des filles du roi détacha de ses cheveux la branche de houx qui soutenait la plume de paon. "Encore" supplièrent plus tendrement les fiancés. Comme les filles du roi n'avaient plus rien à donner, elles accordèrent à leurs fiancés un baiser...

Revenons au réel. Le gui « porte bonheur » que l’on vend chaque fin d’année a effectivement des vertus médicinales. En herboristerie, le gui était prescrit pour soigner l’épilepsie, les désordres nerveux et la digestion. Au 19ème siècle, il entrait dans la composition de remèdes contre la coqueluche. La viscine, 05substance contenue dans le fruit blanc du gui, servait autrefois à faire de la glu. Plus récemment, utilisée à faible dose, elle s’avère bénéfique contre l’hypertension et les maladies cardiaques. En revanche, utilisée à forte dose, elle peut causer des convulsions, ralentir dangereusement le rythme cardiaque, augmenter la pression artérielle et même provoquer un avortement. Cette substance ambivalente fait actuellement l’objet de recherches scientifiques. Récemment, certaines d’entre elles tendraient à prouver que le gui agirait sur le système immunitaire et parviendrait à inhiber les tumeurs cancéreuses.

On peut donc affirmer a juste titre que le gui symbolise la paix, la santé et le bonheur.Gui_20_afleurdepau_ Et a mon tour j'ai suspendu une petite botte de gui au luminaire de ma porte d'entrée le premier dimanche de l'Avent.

Sources:

www.noel-alsace.fr

www.agrobiosciences.org (Christine Barbace)

Le folklore français de Arnold Van Gennep

Le livre des superstitions de Eloïse Mozzani

Publicité
Commentaires
La Belle Verte
Publicité
Derniers commentaires
Publicité